Les bruissements d\'ailes ... d\'un nid à bestioles !

Les bruissements d\'ailes ...   d\'un nid à bestioles !

les 6 pilliers de l'éducation bienveillante

 

Une amie proche a partagé avec moi ce qui va suivre ci dessous. A mon tour je continue cette " chaîne du coeur" qui peut éveiller la conscience de certains ou renforcer les certitudes d'autres :

 

 

Nous les appelons affectueusement "mon ange", "ma vie", "mon coeur", "ma princesse". Sans eux, nous ne serions rien. Nos vies perdraient leur valeur. Il n'y a qu'eux qui comptent.

Et pourtant, dans notre société, nous persécutons nos enfants sans relâche, souvent de façon aussi automatique qu'incidieuse, sans même en avoir conscience. Pour leur bien ? Pour s'adapter aux règles de la société ? Les deux ?
Les enfants auraient besoin d'autorité, de "limites", et pour qu'ils n'en sortent pas, tout serait permis. La fin justifierait les moyens. Ainsi, menaces et punitions, chantage et intimidations, brimades et humiliations, fessées et autres attaques physiques "légères" sont généralement considérées comme des "techniques éducatives" acceptables, voire nécessaires. Ne dit-on pas "qui aime bien châtie bien" ? C'est ce qu'on a toujours entendu dire, et la majorité des parents appliquent ces préceptes vieux comme le monde sans jamais remettre en cause leur bien-fondé. Et même lorsqu'ils le font, ils ne savent de toutes façons guère comment faire autrement.

Pourtant, depuis les ouvrages d'Alice Miller, il n'est plus possible d'ignorer que la violence éducative ordinaire n'est profitable ni à l'enfant qui la subit, ni à la société en général. Bien au contraire.

Aux Etats-Unis, la vague de l'attachment parenting, base de l'éducation bienveillante, déferle sur la génération des nouveaux parents, bousculant peu à peu les pratiques éducatives traditionnelles, invitant à un nouveau paradigme de la relation à l'enfant.

En France, le mouvement est encore marginal (ou plutôt, marginalisé, il n'y a qu'à voir pour s'en convaincre la façon complaisante dont le sujet est traité par les médias), mais commence néanmoins à se faire connaître, lentement mais sûrement, sensibilisant un public de plus en plus large.
Grâce au travail d'auteurs comme Isabelle Filliozat, Olivier Maurel, Catherine Dumonteil-Kremer, Sophie Rabhi, entre autres, ainsi qu'à l'influence d'auteurs anglophones traduits en français, et à la multiplication des témoignages sur internet (dernier média encore à peu près libre), l'accès aux alternatives touche désormais le grand public.

Mais avant d'aller plus loin, il s'agit de définir de quoi nous parlons au juste. Qu'est-ce que l'éducation bienveillante ?

Il y a sans doute à l'heure actuelle autant de façons de pratiquer la bienveillance éducative que de personnes qui la pratiquent. Cela est d'ailleurs souhaitable, car il n'y aurait pas beaucoup d'avantages à remplacer un dogme par un autre.

Néanmoins, si l'on veut résumer l'essence de l'éducation bienveillante, il importe d'en comprendre les 6 principales caractéristiques, les 6 piliers de la bienveillance :

1- PRIORITE A L'ENFANT : Etre bienveillant envers son enfant, c'est d'abord répondre à ses besoins physiologiques et affectifs en priorité et sans délai. C'est la base de l'attachment parenting. Cela implique de la part des parents une grande disponibilité (présence physique mais aussi émotionnelle), et ce tout particulièrement durant les premiers mois de vie de l'enfant. Concrètement, cela signifie que c'est à l'adulte d'organiser son emploi du temps en fonction des besoins de l'enfant, et non à l'enfant de s'adapter à celui des parents.

2- RELATION DE CONFIANCE : La bienveillance n'est pas possible si l'on entre dans un rapport de force avec son enfant. Il est en revanche possible de n'être ni un parent dominateur, ni un parent dominé. Pour ce faire, il faut renoncer une fois pour toutes à tenter d'imposer le respect parental à tout prix, mais à la place faire en sorte de le mériter, en établissant avec son enfant une relation de confiance. La véritable autorité est celle que les autres nous reconnaissent, pas celle qu'on leur impose (cela, c'est de la crainte, qui engendre soit la soumission, soit la rébellion).

3- AMOUR INCONDITIONNEL : Aimer son enfant de façon inconditionnelle suppose de l'accepter totalement tel qu'il est et non tel qu'on voudrait qu'il soit. Comme le dit Aletha Solter, "les jeunes enfants sont naturellement bruyants, curieux, désordonnés, obstinés, impatients, exigeants, distraits, égocentriques et débordants d'énergie". C'est à nous adultes de nous accommoder de la nature de l'enfant, et non l'inverse, autrement l'enfant comprendra qu'il doit altérer son identité afin de conserver notre amour.
Aimer inconditionnellement son enfant, c'est aussi ne pas faire peser sur lui notre projet parental et continuer à l'aimer pleinement s'il s'écarte de la route que nous avions plus ou moins consciemment tracée pour lui.

4- ECOUTE EMOTIONNELLE : La communication non-violente et l'écoute émotionnelle sont également indispensables pour rester dans la bienveillance. Il est nécessaire d'accueillir toutes les émotions de l'enfant y compris celles qui nous dérangent, comme ses colères, ses peurs ou sa tristesse. Autrement, l'enfant n'a d'autre choix que de réprimer ses émotions avec des conséquences dévastatrices pour sa personne et pour la société : la colère non exprimée devient violence, la peur se transforme en angoisse, la tristesse en dépression.

5- ACCOMPAGNEMENT SOUPLE : La plus grande difficulté pour le parent bienveillant est sans doute de réussir à trouver sa juste place auprès de l'enfant. Il s'agit en effet de le laisser libre d'évoluer à son rythme (ce qui demande une confiance totale en ses capacités), de l'accompagner sur son chemin sans l'entraver, le pousser, le dévier, ni à l'inverse s'en détourner (effacement). Pour ce faire, le parent peut et doit mettre son expérience à disposition de l'enfant, apporter des repères, mais permettre une certaine flexibilité (qui peut être discutée avec l'enfant) quant à leur application en prenant en compte les spécificités de chaque situation et la nature évolutive de l'enfant.

6- PRESENCE CHALEUREUSE : Enfin, il est important et logique que la bienveillance ne se limite pas à l'application de théories mais soit avant tout vécue avec le coeur. Cela signifie des actes, mais aussi des gestes et des paroles aimants et spontanés au quotidien. Il ne s'agit pas d'étouffer son enfant d'amour (une autre forme de manipulation émotionnelle), mais de lui offrir à tout moment une présence chaleureuse et rassurante, inspiratrice de joie de vivre, de confiance et de respect. La distanciation émotionnelle et affective du parent à l'encontre de son enfant est une forme de violence car l'enfant a désespérément besoin de marques d'amour de la part de ses parents. Il doit en outre y avoir une cohérence entre les mots, les gestes et les actes afin que l'enfant ne soit pas laissé dans le flou au sujet de cet amour.

De la théorie à la pratique : pourquoi est-ce si difficile d'éduquer ainsi sans violence les êtres qui nous sont les plus chers ?

Le fiasco de la tentative de légifération contre la fessée de la députée Edwige Antier, en 2009, a montré à quel point les mentalités restaient accrochées à la violence éducative et s'obstinaient à vouloir la banaliser. Ces résistances, bien qu'aberrantes à première vue, sont néanmoins compréhensibles. En effet, la pratique d'une éducation bienveillante suppose quelques pré-requis exigeants.

Pour pouvoir être bienveillant envers ses enfants, il faut tout d'abord l'être envers soi-même. Comment tolérer les défauts des autres quand on ne supporte pas même les siens ? Comment les aimer, lorsqu'on n'apprécie pas sa propre compagnie ?
Or, guérir les blessures de son enfance est une étape indispensable pour accéder à l'estime de soi. En effet, cette dernière a été rudement mise à l'épreuve par la violence éducative que la plupart des parents ont eux-mêmes subie, avant de la transférer sur leurs propres enfants. Casser ce cycle infernal demande donc nécessairement une remise en question de sa propre éducation, de ses parents, de sa culture, et de la société en général. Chose inconcevable pour beaucoup de parents qui, inconsciemment, voient dans la légitimation de la violence qu'ils ont reçue un moyen de se protéger. Reconnaître le préjudice que cette violence leur a causé reviendrait à ôter le couvercle de leurs émotions refoulées de l'enfance, perspective particulièrement effrayante.

Renoncer à utiliser la violence comme "méthode éducative" sur ses propres enfants implique donc en premier lieu de comprendre et analyser les racines de cette violence... dans sa propre enfance.

Alors seulement, on peut s'en libérer et réinventer une relation à l'enfant basée sur la bienveillance.

 

Pour approfondir ce thème, les livres suivants sont recommandés :

 

  •  "C'est pour ton bien" - Alice Miller
  • "La fessée" - Olivier Maurel
  • "Au coeur des émotions de l'enfant" - Isabelle Filliozat
  • "Eduquer sans punir" - Thomas Gordon

 

 

Source : Enfants de l'Avenir



22/01/2013
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